Mon aventure commence ici > jour 0 & 1
JOUR 6 : MAKE FRIENDS WITH PAIN AND YOU WILL NEVER BE ALONE AGAIN (104km en 04h32)
Bonne nuit de sommeil. 3 tasses de café, 4 tartines peanut-butter-marmelade et 2 bols de flocons d’avoines. Nous sommes prêt pour un « long day ».
Au programme : 104km entre Hari-Hari et Greymouth. Nous allons mettre 7h39 porte à porte.
J’étais encore en réflexion pour savoir si je prenais le train à Greymouth pour Christchurch (244km) ou si je le faisais en vélo comme initialement prévu (en 2 jours). J’opte pour l’option « train » pour plusieurs raisons. Il me reste 8 jours avant mon avion pour rentrer à Sydney et 500km entre Christchurch et Queenstown. Cela fait un total de 744km à faire en 8 jours, soit une moyenne de 98km par jour. Je pense que le challenge est réalisable mais je reviendrai dans une logique de « course ». Je préfère prendre un day-off à Christchurch et prendre mon temps.
Je ne ferai « que » 1000km en 13 jours
Je prends donc mon billet de train pour demain. J’ai de la place pour moi, mais pas pour mon vélo. C’est embêtant. Pendant les premiers kilomètres, je vais évaluer toutes les solutions possibles pour arriver à bon port avec mon vélo.
Kilomètre 45, nous arrivons à Ross, une petite ville déserte comme Hari-Hari. j’appelle le service client de la compagnie de train et je tombe sur une femme adorable. Elle me dit : « bougez pas, je vais vous sauver la vie jeune homme ». Ok, je bouge pas ! 15min plus tard, le problème est réglé et je reprends la route tout léger
Une bick-pakeuse moins préparée que moi !
Lors de notre arrêt au seul et unique café/supermarché à Ross City, on croise une bike-packeuse. Elle est londonienne. Coincidence, elle a loué son vélo dans la même agence de location que moi. Je me rends compte qu’elle est moins préparée que moi (oui, c’est possible apparement!). Elle n’a pas de short de cycliste (avec les coussins de renfort) et surtout elle suit un itinéraire proposé par l’agence. Elle comptait s’arrêter à Hari-Hari pour la nuit. On lui a recommandé de faire 60km de plus pour arriver à Franz Joseph, une ville plus dynamique !
On décide de s’arrêter à Hokitika pour le déjeuner et segmenter les 105km en 3 parties (45 / 30 / 30). Comme dit souvent Raphael : « there is no rush« .
Pause déjeuner à Hokitika
On arrive dans une ville charmante, largement plus animée que la précédente. Il y a même la plage ! On se pose quelques minutes (voir photo ci-dessous). Je suis vraiment très bas en énergie. Pile en face de nous se trouve une pizzeria.
Coïncidence, je ne pense pas !
Comme on dit dans le jargon : « I hit a wall »
1 heure plus tard, nous voila sur la route. Il reste « que » 30km mais ils vont être extrêmement compliqués. Kilomètre 90, je dois m’arrête à cause d’une crise d’hypocalorie. Je vois flou, j’ai les jambes en coton et j’ai des frissons de froid. Raphael me fait remarquer que je ne bois pas assez (3L aujourd’hui).
Allez, on y est presque, plus que 15 bornes !
Nous arrivons au motel complètement shootés aux endorphines. Pour notre dernière soirée ensemble, je nous offre un lit double à chacun et un motel avec une piscine et un jacuzzi. Le jacuzzi nous fait bien fou, tout comme la piscine.
On décide de suivre les conseils de la réceptionniste pour le restaurant. Je propose à Raphael qu’on se fasse une bonne bouffe pour notre dernier soir ensemble. On tombe sur un buffet à volonté, parfait ! On est clairement le genre de clients qu’ils vaut mieux avoir en photo qu’à diner.
On passe une vrai bon moment ensemble. Je le remercie pour m’avoir donner l’énergie pour continuer, il me remercie de lui avoir faciliter la vie sur ces derniers jours. Il est reboosté à bloc pour ces 12 derniers jours, je suis confiant pour mes 8 prochains !
Tu ne voyages pas à l’extérieur mais à l’intérieur de toi
Lors de notre discussion, j’ai réalisé quelque chose d’important. Quand tu fais un roadtrip aussi violent physiquement et mentalement, tu ne voyages pas à l’extérieur mais à l’intérieur de toi. Je m’en rends compte petit à petit. Quand tu es dans une journée à 140km ou 100km, tu commences à voyager à l’intérieur de toi, à te poser les questions que tu ne voulais pas te poser et à affronter tes peurs.
Il y a des similitudes avec vipassana : 10 heures par jour à faire la même chose, dans la même position et un silence « noble » (la route te parle pas). La difficulté physique apporte même un stimulant à ta médiation, comme un « vipassana sous stéroide ».
22h00, il est tard et je suis pompette. Mais ça va, demain c’est une journée off !
Fin de la journée : mon activité sur strava !
JOUR 7 : « HE’S GONNA TAKE THE RAIN, I’M GONNA TAKE THE TRAIN » (11km en 30min)
Dernier ride ensemble avec Raphael ce matin. Il continue sa route vers le nord en direction de Auckland, je traverse l’ile avec le KiwiRail. Je l’accompagne sur les 10 premiers kilomètres. On se fait un gros câlin pour se dire en revoir et bonne chance pour la suite. Pas de tristesse, ni pour l’un ni pour l’autre, car « rien n’est permanent » (on a fait vipassana tous les deux).
Il est 09h00 et mon train est à 14h00. Ca me laisse 5 bonnes heures pour avancer sur mon blog. Direction le café le plus sympa du coin. Les fourbes, ils ont condamné les prises électriques pour éviter que les « digital-nomades » ne s’attardent trop longtemps sans consommer. Pas grave, je suis chargé à 100% sur mon MacBook.
Après une bonne session de travail et un copieux déjeuner, j’arrive en gare où l’on m’explique la procédure pour embarquer mon vélo. La première chose que me saute aux yeux est la moyenne d’âge des voyageurs !
Le trajet dure 4h30, de Greymouth (côte Est) à Christchurch (côte Ouest). Le train est super confortable et la vue est magnifique. Je termine mon 10ème livre de l’année : « Blitzscaling »
En prenant ce train, je gagne 2 jours sur mon planning, j’enlève 250km sur les 1500km prévus et surtout me permet de prendre un jour OFF. Après réflexion, c’est la meilleure solution.
Pour réussir à boucler les 1500km, j’aurai du pédaler une moyenne de 118km par jour, sans journée de repos. Pas raisonnable. Je suis motivé à l’idée de refaire un bike-trip mais en étant beaucoup mieux préparé cette fois !
Christchurch est la troisième plus grande ville de Nouvelle-Zélande, la première de l’île du Sud. Elle est « malheureusement » connue pour avoir été victime d’un gros tremblement de terre le 22 février 2011. De nombreux bâtiments ont été détruits ou endommagés et 185 personnes ont trouvé la mort.
J’ai pris un ticket pour visiter le Quake City Museum qui explique et retrace le jour du séisme. Il est tout petit, mais idéal pour comprendre comment le séisme a façonné Christchurch d’aujourd’hui. J’ai pris quelques photos pour vous !
Je profite de mon seul et unique jour off pour vraiment me faire plaisir. C’est bien le but non ? Direction ChildSister pour deux plats de folie, surtout les pancakes flambés au miel !
Je finis par une petit tour en vélo (quelle différence sans mes 3 sacs accrochés au vélo) à la recherche des nombreux graffitis qui recouvrent la ville. Il y a une carte interactive qui les recensent tous !