Mon aventure commence ici > jour 0 & 1
JOUR 9 : OUBLIE LA DOULEUR ET CONTINUER DE PÉDALER (95km in 4h42)
J’ouvre les yeux à 07h30 du matin. J’ai mal partout et je ne sens plus mes jambes. Je sors du lit et je tente de plier les genoux. La douleur est violente. « Ok maxime, tu as 95km de montée aujourd’hui, ça va être une vraie partie de plaisir… »
Mon hôte Airbnb est vraiment trop sympa ! Il s’est levé en même temps que moi pour me faire un café et quelques tranches de pains grillés. Je rapporte mon porridge et mon peanut-butter pour compléter. On discute « vélo », le temps passe.
En vrai, je ne veux juste pas remonter sur ma selle.
09h00, je décide enfin à remonter sur mon vélo. Pour la première fois, la douleur au niveau des genoux est plus intense que celle des fesses !
60min après le départ, je craque sur le bord de la route.
La douleur est trop forte sur mon genou gauche. J’essaie de compenser avec la jambe droite, mais cela ne suffit pas. Je pose le vélo sur le coté. Je craque. Je pleurs sans trop savoir pourquoi. Vipassana m’avait bien secoué, mais ce n’est rien comparé avec cette aventure. Vipassana, tu passes 10 heures par jour assis à méditer sur toi-même. En vélo, c’est la même chose avec la souffrance physique en plus !
C’est « Vipassana sous stéroide »
Ton mental essaie toujours de te ramener sur le même sujet : « mais pourquoi tu fais tout ça ». Quand tout va bien, il est facile de répondre à la question : « parce j’imagine un monde où chacun se réveille inspirer pour partir à la conquête de ses rêves « . Sauf quand tout va mal, tu reviens vite à des réflexions purement égoïste. Que de tout façon « cela ne sert à rien, tu perds ton temps ». Et donc ton énergie pour continuer est complètement asséchée…
The Arising and Passing Away
30min plus tard : je finis par me convaincre que ce qui vient, finit toujours pas disparaitre. Rien n’est permanent. La douleur est vive, mais elle va finir par disparaître. La souffrance est là, mais elle va finir par disparaître.
Donc prends ton vélo Max et continue de pédaler !
Sur les 60 prochains kilomètres d’ascension, je vais petit à petit récupérer ma bonne humeur, proportionnellement à ma douleur qui diminue. Le soleil finira même par pointer le bout de son nez !
Lake Tekapo : un paysage de carte postale
J’arrive de l’autre coté de « Burkes Pass », c’est tout simplement magnifique à l’approche du Lake Tekapo. Le paysage change complètement avec des montagnes plus sèches et surtout une couleur de l’eau turquoise digne d’une carte postale !
15h30 : j’arrive à mon Hostel « YHA Tekapo ». Malgré la première expérience mitigée en jour 4, je décide de redonner une chance au concept. J’aime beaucoup l’énergie qui se dégage de ce lieu, peuplé majoritairement par des back-packers.
Tout le monde est malheureusement souvent la tête plongée dans son smartphone.
En arrivant dans ma chambre, je m’empresse de prendre une douche et je découvre une bonne nouvelle : mon corps reprend du poids !
Rapide tour au supermarché du coin, je m’offre une bonne bouteille de vin pour me féliciter moi-même. Je donnerai la moitié en partant me coucher à deux jeunes filles ravies du cadeau !
21h00 extinction des lumières.
Fin de la journée : mon activité sur strava !
JOUR 10 : WHAT A LOVELY DAY ! (87km en 3h29)
Au réveil, mon corps est encore tout « froid ». La douleur au genou gauche est toujours présente. Vivement que je fasse tourner les jambes pour chauffer le muscle. Je ne sais pas pourquoi mais aujourd’hui, je suis de bonne humeur !
Peut être parce que la fin approche ou peut être car le parcours est uniquement en descente aujourd’hui 🙂
Départ à 09h00 aujourd’hui avec la brume et une température tout juste à 10°. Le lac Tekapo est situé à 713m d’altitude, donc souvent entouré d’une brume épaisse le matin. Au bout de 200m, je m’arrête pour mettre ma doudoune en attendant que le corps se réchauffe par lui-même.
Pas de gants, pas de problème !
30min plus tard, je ne sens plus mes doigts. Je n’avais pas prévu qu’il fasse aussi froid pendant mon bike-trip, donc pas de gants pour me protéger. Je me demande si une paire de chaussettes peut faire l’affaire. Apparement, oui !
Je tourne les jambes de mieux en mieux, avec une bonne vitesse moyenne (25km/h). Être en descente permanente me remonte le moral ! Je ne croise pas grand monde à cette heure de la journée.
Kilomètre 40, j’arrive aux abords du Lac Pukaki. Tout comme le Lac Tekapo, on a l’impression d’avoir un paysage de carte postale devant nos yeux. Le lac s’étend à perte de vue. Comme l’eau est très froide, il n’y a jamais personne dessus ou dedans. Cela apporte un petit plus, je trouve !
Kilomètre 60, je passe un nouveau lac. Plus petit, mais avec des couleurs encore plus intenses !
Petit point culture.
Saviez-vous qu’il y a 40 ans, la Nouvelle-Zélande comptait 22 moutons par habitant ? Ce chiffre est tombé à 8 dans les dernières années. Une chute attribuée à des sécheresses de plus en plus importantes chaque année. Par contre, j’ai l’impression d’avoir vu plus souvent des vaches que des moutons !
3h39 de vélo plus tard, j’arrive à destination. Un motel fraichement construit apparement. Il y a des glaçons dans le frigo ! Parfait, je vais essayer de soigner mon genou gauche.
21h00, extinction des lumières.
Fin de la journée : mon activité sur strava !